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Sexe, Picole et Rock 'N Roll : Chroniques d'un cadre.
8 mars 2007

Diner chez Antonio Banderas et Melanie Griffith

DC05731Lundi. 21h. Au départ, nous ne devions avoir qu'un meeting cet après midi. A la Creative Artists Agency - qui gère ses intérêts et lui trouve ses films - à Beverly Hills. Mais c'est celui-ci qui a tout déclenché. "On" a donc enchainé les rendez vous. Nous avons fait une visite chez des sponsors dont L'Oreal. Puis une visite de courtoisie chez Ralph Lauren dont elle a été l'égérie pendant des années. Un autre détour pour voir Diddy. Un crochet dans les bureaux d'un grand studio de Hollywood. Un dernier chez un photographe "hyper renommé" pour lequel "toutes les stars rêvent de poser".
Vu comme ça, cela pourrait faire rêver. Hollywood, Beverly Hills, les studios de cinéma et de photos, Puff Daddy et Ralph Lauren, bref, les stars et les paillettes. Oui, c'est vrai que cela doit faire rêver. Sauf qu'une telle journée vécue du fond d'une banquette arrière d'une bagnole noire aux vitres tintées, transformée en fournaise sous une chaleur de plomb, ça n'a rien de glamour et ça ne me fait PAS DU TOUT REVER ! D'autant qu'entre chaque rendez-vous, elle a lu en diagonal les scénarios que ses agents lui ont soumis ! Super ! Cette journée est carrément GE-NIALE ! Quoi de plus merveilleux que de passer une journée de vacances enfermé dans une voiture en plein cagnard ?

En débarquant chez Antonio et sa femme Melanie Griffith, je ne suis pas d'humeur à faire la fête. Heureusement, la soirée s'avère être intimiste. Nous ne sommes qu'une demi-douzaine : les hôtes, un ami mexicain d'Antonio, un scénariste-producteur-réalisateur américain et nous deux.

Diana KRALL.

L'apéro autour de la piscine est très agréable. Il fait encore chaud. Le ciel noir est très étoilé au dessus du jardin parsemé de palmiers et de diverses variétés d'arbres tropicales et fruitiés. Des enceintes BOSE discrètement éparpillées dans toute la propriété, à l'intérieur comme l'extérieur, diffusent une musique calme et raffinée. C'est apaisant. Les invités sont très sympathiques et le couple d'acteurs chaleureux. Tout le monde était au courant de notre relation. Antonio, ami intime de Penelope, a du les prévenir avant notre arrivée. Je décompresse totalement. C'est la première fois que Pen et moi vivons notre relation publiquement.
Après que leurs enfants soient aller se coucher, nous passons dans la salle à manger et nous asseyons autour d'une paëlla géante - "la meilleure des Etats-Unis" selon Pen - préparée par le propriétaire de cette véritable hacienda. Ici, pas de cuisinier, pas de majordome. Les Banderas sont des gens très simples, qui n'ont pas perdus leurs valeurs au milieu des dollars hollywoodiens. DC0685A les voir, on imagine mal que ce soit des stars de cinéma. Je les imaginais plutôt has-been, sniffeurs de coke. Mais j'ai devant moi des parents charmants et très drôles (et dont le réseau est "très puissants et très respectés dans le business" m'a prévenu Penelope). Simple, discret, inluent et efficace. Antonio, sous son aparat de cuisto du dimanche, est en fait un parrain du milieu.
A aucun moment, je ne me sens largué dans la conversation. Jamais on ne me prend de haut. Jamais on ne me laisse perdu dans leur anglais ou leur espagnol. On échange sur tout et rien. Ils me posent beaucoup de questions sur la France. Sur Paris. Sur mon job. Sur notre rencontre avec Pé. Ils m'expliquent chacun leurs parcours jusqu'à Hollywood - "Personne n'est d'ici mais on né ici" . Leurs carrières. La vie en Californie. Leurs opinions sur G. W. Bush. Leurs voyages et les destinations préférés. Leurs favoris pour les Oscars.

0h35. Alors que nous buvons maintenant un digestif dans l'un des salons, une actrice, une journaliste (amie du scénariste Jeffrey) et un avocat débarquent à l'improviste. Avec le sourire, Melanie leur offre un verre. La jeune actrice, elle, a l'air d'être déjà bien défoncée. Quant aux deux autres, cela ne doit surement pas être leur premier verre. Mais ils tiennent encore très bien la route. Antonio, assis à ma droite, se penche vers moi et me dit en fixant la jeune actrice du regard:
- Regarde cette petite merdeuse. Elle a du jouer dans un, voir deux films et elle se prend déjà pour une méga star. Regarde comme elle pête plus haut que son cul ! Attention : elle est adorable ; je ne dis pas le contraire. Mais ces jeunes acteurs... Comment te dire. C'est des stars du show biz avant d'être de vrais acteurs ! Ca me démonte ça, Huggo.
- Je vois ce que tu veux dire.
- Et je te parie que d'ici une heure elle va aller vomir dans les chiottes.
- T'exagères. Elle a l'air de tenir encore un peu debout.
- Fait moi confiance. Elle me l'a déjà fait cette garce. Bref. Et toi alors ? Tu rêves aussi de devenir une star ?
- Hein ? Ah non, non ! Surement pas, je réponds hilare.
- Tout le monde au fond de lui rêve de devenir une star ! Tous les psys le disent ! C'et un fait. C'est avéré. C'est scientifique. On veut tous notre "quart d'heure de gloire".
- Non, non. Je t'assure. Warhol a vécu pour la célébrité. Moi pas. Cela ne m'attire pas du tout. Par contre, beaucoup de choses médiatiques m'attirent. C'est le problème.
- Toi, t'es du genre à vouloir le pain, l'argent du pain et les miches de la crémière. Et quelles genres de choses t'attirent.
- J'écris.
- Un roman ?
- Un blog-roman-scénario. J'en sais trop rien.
- T'entends ça JJ (surnom du scénariste qui s'appelle en réalité Jeffrey-Jacob). C'est quoi le sujet, me demande-t-il ?
Comment puis-je lui expliquer ce que j'écris. Ce n'est pas à un scénariste - sois disant méga connu - que je vais raconter mes histoires sans intérêts ! Je me sens subitement un peu con.
- Oh rien de génial.
- Allez, raconte, insiste Jeffrey.
- C'est vraiment pas terrible tu sais. En fait, c'est surtout pour m'amuser. J'écris en "live". Je ne publie sur le blog que du texte non structuré, non plannifié. Je tape sur le clavier et ça sort tout seul. J'essaie juste de garder une ligne directrice. Une histoire qui a du sens. Mais je ne sais pas quelles bouts d'histoire je vais raconter avant d'écrire.
- Cool ! Et tu racontes quoi ?
- Des trucs vécus. Des expériences. Mais la sélection se fait en tapant.
- Intéressant ça. Si je pouvais faire ça, je serais le mec le plus riche d'Hollywood mec ! Tu pourrais nous montrer ça ?
- Je sais pas. Pas là, si ?
Antonio me remplie à nouveau mon verre de cognac.
- Tu pourrais nous écrire la soirée, là ? insiste Jeffrey.

Jeffrey et moi nous enfermons dans le bureau d'Antonio, qui me lache un clin d'oeil complice et protecteur avant de nous laisser. Quarante minutes plus tard, je lui ponds une histoire décalée de notre fin de soirée vu par l'oeil ébréché d'une jeune actrice ivre morte se croyant arrivée sur le sommet de la gloire. Jeffrey prend les deux feuilles imprimées, lit les premiers paragraphes et me demande de les conserver pour les relire au calme chez lui.

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