Séminaire
Nuit de Mercredi à Jeudi. 4h du matin. Nous sommes en séminaire jusqu'à Vendredi soir au Sofitel d'Agadir, somptueux hôtel en bord de mer. L'architecture est typiquement inspirée de celles de cette région du Maroc, sous forme de Kasbah. Pour le reste, c'est du grand classique d'un hôtels cinq étoiles avec le luxe que l'on est en droit d'attendre : 4 restaurants, 6 bars, plage privée, base nautique, centre de remise en forme, piscine de 1.800 m², service très haut de gamme personnalisé, vastes chambres, magasins dans les couloirs, grandes salles de réunions, etc. Classique mais hautement appréciable car totalement inabordable pour les petits ouvriers lambda que nous sommes.
Antoine et François sont totalement bourrés. Juste après avoir vomis sur l'un des courts de tennis, Antoine est entré dans la discothèque de l'hôtel où il a pissé dans une grande vasque, ce qui a dû moyennement faire plaisir au palmier qui l'occupe. Pas de quoi avoir honte ou de complexe pour autant vu le contexte de ce séminaire : pendant que le Directeur administratif et financier s'évertue à draguer lourdement - dans le dos de ces trois enfants et de son épouse - tout ce qui ressemble de près ou de loin à une femme, l'une des directrices commerciales tombe violemment du bar sur lequel elle dansait ivre depuis vingt minutes, après nous avoir gratifié d'un bain de minuit (totalement nue donc) dans la piscine, au milieu d'une trentaine de salariés ! Au début, ça surprend. Mais finalement beaucoup moins que lorsqu'elle a fait rouler un cigare entre ses seins !
Miss L. et moi avons pas mal dansé ensemble durant les deux dernières heures. Pas mal picolé ensemble aussi. Elle ne m'a pas quitté depuis tout ce temps. Dès que je bougeais, elle me suivait. Pour un peu, on croirait qu'elle cherche à sortir avec moi ! Je commence à être fatigué. La journée de demain est réservé au boulot. Nos verres étant vides et le bar volontairement déserté par le staff, L. et moi décidons d'aller nous coucher pour ne pas arriver totalement décalqués demain matin à la réunion.
En remontant le couloir de nos chambres, un bruit sourd vient interrompre le silence qui règne. A mesure que nous avançons, celui-ci s'éclaircit. Il provient d'une chambre qui est au delà de la mienne. Le hasard faisant bien les choses, les sons sortent de la suite voisine de celle de Miss L. C'est la chambre de mon boss. Les bruits se font plus clairs. Le doute ne peut plus être. Mais notre conscience professionnelle nous interdit d'y croire. "Viens, on va écouter de ma chambre, on devrait mieux entendre" me propose Miss L. Profiterait-elle de la situation pour me faire une proposition indécente ? Nous entrons et nous collons aussitôt nos oreilles contre le mur. Inutile. Dès les premières répétitions des bruits, on s'aperçoit que la scène pourrait se dérouler ici, nous n'entendrions pas mieux.
Immédiatement, nous reconnaissons l'une des voix...
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Celle de Virginie.