Fin de soirée sur le yacht de Diddy.

Nuit de lundi à mardi. 1h52. Sur le pont, Pamela Anderson fait encore le chaud devant des dizaines de badauds.

Probablement défoncée, elle se dandine sur le single de Bob Sinclar en se caressant les seins qui paraissent grossir à vue d'oeil. Les cris des tropéziens et touristes énervent de plus en plus Sean. Je ne comprends pas tout ce que lui et son gang se disent dans un anglais très marqué par un accent new yorkais. Mais il me parait évident que la présence de Pamela ne le fait pas beaucoup marrer. Des cinquantes invités, elle est la seule encore présente sur le bateau. Les autres sont maintenant partis depuis une quinzaine de minutes. Pen est encore là, bien sur - elle fait partie du gang Diddy le temps du week-end ; à ce titre, elle semble jouïr de tous les privilèges de la "famille" - et attends que Sean lui intime l'ordre de partir avec lui, sa femme et ses proches à la soirée. Je ne sais toujours pas quel sort il me réserve. Aurais-je le droit de venir à la soirée ? Serais-je consigné sur le bateau ? Plus le temps passe, plus j'espère qu'il ne me convie pas à les suivre. Aux journalistes s'ajoutera le public. Tous des paparazzis en puissance. Les téléphones portables sont devenus des armes redoutées des stars. Chacun peut à sa guise prendre des photos de personnalités publiques et les vendre à des tabloids. Si je n'ai pas eu beaucoup l'occasion de parler avec Penelope sur le bateau, il est évident que cela ne sera même pas envisageable au club. Alors autant rester ici.

Sean, tel un chef d'orchestre, donne les dernières consignes à son équipe. Le costume d'artiste fait place à celui du businessman. Ce self-made-man n'est désormais plus du tout le même homme. Plus un sourire. Plus un cri. Plus de mot inutile. Il dégage une prestance incroyable et chacun de ses employés l'écoutent attentivement. Ce leader dans l'âme force leur admiration. A moins que cela ne soit de la peur. Mais tous semblent prêt à tout pour lui. Un geste, un regard et les directives sont reçues et appliquées dans la seconde suivante. Les uns après les autres, ils partent chacun dans leur direction accomplir leur mission. Kim quitte à son tour le salon pour rejoindre. Il ne reste plus que l'associé de Sean, Pen et un garde du corps, assis tranquillement au bar en sirotant son whisky comme si de rien n'était. Un ange passe. Je me sens subitement de trop.
- Hey Babe. What do you wonna do ?
Le rappeur appelle toutes les femmes baisables par un petit surnom familier du type "bébé" ou "chérie" ou "ma puce" ou "mon coeur". Bref, par tout ce qui peut lui donner le sentiment qu'elles lui appartiennent toutes. Le rappeur est narcissique et égocentrique de naissance. Mais le rappeur le vaut bien. S'il devait dire "madame" ou "mademoiselle", il passerait tout simplement pour un con. Imaginez Joey Starr se présentant à une femme (couramment appelée "pute" dans le milieu) par "Mademoiselle".
- I don't know, répond Pen à ces ordres. Should I have to go there ?
- It's up to you. Of course it should be better. And what about him ? ajoute-il en me désignant du doigt sans même me regarder.
- I don't know.
Elle se retourne vers moi.
- Qu'est-ce que tu veux faire ?
- Ai-je le choix ?
- Humm...
Une moue circonspecte me fait comprendre que non.
- He can come but if I understand well your situation guys, he must stay here. Except if you want both to be in the cover of the tabloids.
- Fine for me, dis-je sans leur laisser le temps de m'intimer l'ordre de rester sur le yacht.
Penelope s'approche de moi et me demande de sa voix douce,
- Are you sure ? I'm sorry about all this. But as I told you, it's not always so great to be known. I'm deeply sorry.
- Don't worry Pen. It's really fine for me.
- Thanks so much for your comprehension. I appreciate. Wait for me, I won't come back too late.